Exelvision: Des projets plein la tête

Le climat de Valbonne, près de Nice, ne réussit finalement pas trop mal à Exelvision. Malgré des objectifs qui n'ont pas été pleinement réalisés, ses dirigeants affichent bonne mine. Le bilan de l'exercice 1985, achevé ce mois-ci, permet à la société créée en 1983 par des anciens de Texas Instruments France, d'atteindre pour la première rois l'équilibre (en mars 1985, le déficit se chiffrait à huit millions de francs). L'optimisme est donc de rigueur, dans une période pourtant délicate pour l'avenir de la société. Bientôt lâchée par la CGCT dont elle est une filiale, Exelvision est à la recherche de nouveaux partenaires. Les négociations sont pour l'instant discrètes, Sont entre autres sur les rangs une banque française et un constructeur américain d'ordinateurs, En fait, Exelvision voit surtout dans ces changements une chance de proposer des produits plus compétitifs: lié à la CGCT, l'EXL100 était fabriqué en France, dans le Pas-de Calais, à des coûts de production assez élevés: sans elle, les possibilités de fabrication sont plus nombreuses, et plus orientales... Son avenir, Exelvision le bâtit sur un parc existant de 50 000 EXL100, qui se répartissent comme suit: 35 000 exemplaires vendus à des particuliers, 9 000 livrés dans le cadre du plan Informatique pour Tous, un millier à des associations ou à des établissements d'enseignement privé, et enfin 5 000 vendus en Espagne. Le marché espagnol est d'ailleurs au coeur des projets d'Exelvision pour les mois qui viennent. L'EXL100 est distribué là-bas par El Corte Inglès, une importante chaîne de magasins qui a commandé 15 000 unités centrales pour l'année 1986. Par ailleurs, El Corte Inglès négocie avec le gouvernement espagnol la possibilité pour Exelvision d'étre partie prenante dans le plan télématique en cours d'élaboration. La perspective d'un marché, d'état plus important que l'IPT français s'ouvre ainsi. Dans le même ordre d'idées, unprotocole d'accord a été signé par Exelvision avec les pouvoirs publics algériens pour équiper écoles et universités. Il s'agit d'un marché de 30 000 machines dans un premier temps, qui pourrait également ouvrir des portes en Tunisie et au Maroc. Protocole ne signifie cependant pas accord définitif. Le marché français n'est pas pour autant oublié. La nouvelle version de l'EXL100 devrait faire son apparition en mai prochain, dans une configuration délibérément tournée vers les applications télématiques. Le téléchargement de logiciels, promis depuis longtemps, ne fonctionne toujours pas, mais on nous assure que le centre serveur est en cours d'installation. Il ne sera pas pleinement opérationnel avant la rentrée de septembre.

Trois services différents seront proposés: des informations sur les produits Exelvision, des programmes en Basic, Logo ou assembleur, et enfin des questionnaires éducatifs destinés à la remise à niveau des élèves en difficulté. L'ensemble ne coûtera rien de plus que le tarif kiosque du Minitel, On pourra accéder aux 500 questionnaires prévus par un logiciel appelé QUAD, qui sera commercialisé avec un épais manuel pédagogique. Deux nouvelles machines sont également prévues. La première, de manière étonnante, est un compatible IBM PC de taille réduite, équipé d'une carte vidéotex. Il existe, il fonctionne, mais la décision de sa commercialisation (au prix de 8000 F lecteur de disquettes et moniteur compris) ne sera pas prise avant que la situation d'Exelvision ne soit clarifiée. La deuxième nouveauté est encore à l'état d'étude: il s'agit d'une machine 32 bits, mais toujours destinée au marché personnel ! Et parce qu'elle sera une vraie création Exelvision, elle devrait conserver les originalités de la marque: synthèse vocale, cartes de mémoire vive non volatile, possibilités télématiques. Le rendez-vous est fixé à 1987...

SCIENCE&VIE MICRO N°26 de Mars 1986


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