Tout micro-ordinateur recèle dans sa logithèque quelques perles qui méritent d'être présentées, le TI-99/4A n'échappe pas à la règle avec le  jeu "4A Flyer".

 

 


//// 4A FLYER ////
 

 

Tout micro-ordinateur recèle dans sa logithèque quelques perles qui méritent d'être présentées, le TI-99/4A n'échappe pas à la règle avec le  jeu "4A Flyer".

"4A Flyer" marque, en quelque sorte, dans l'industrie du jeu pour TI-99/4A puisqu'il se présente comme le premier "simulateur de vol" disponible sur support cartouche; Il est aussi le dernier du genre car aucun autre ne sortira par la suite. La raison est sûrement liée au fait  que l'ordinateur texan n'était plus commercialisé depuis un bon moment: Ce titre, assez méconnu du grand public, fut distribué par Triton en 1986.

Soyons francs, 4A Flyer est un jeu décevant et à plus d'un titre. Considérant  que ce logiciel est écrit 100% en langage assembleur, nous aurions pu espérer qu'il exploite en profondeur les possibilités et performances de l'ordinateur: Il n'en est rien. La qualité générale de 4A Flyer est même en dessous de certains programmes du même genre  écrit .... en Basic Etendu! Cela est d'autant plus regrettable si l'on prend en considération sa date de création. 

Vous avez dit simulateur?

L'écran affiche quelques instruments : un altimètre, l'assiette, la position des volets et des roues, le niveau en carburant, la puissance moteur, la vitesse et la direction; Ici, pas de représentation en bitmap des instruments, il vous faudra faire un sérieux effort de concentration pour vous  imaginer à bord d'un cockpit. La vue extérieure laisse perplexe: les paysages sont inexistants au point de se demander si elle ne représenterait pas un énorme horizon artificiel, avec pour seuls objets de décor: la piste, une ville (représentée par un malheureux Sprite)  et... un avion ennemi! Oui, le jeu se veut aussi être un simulateur de combat. Ce mode de simulation s'active par la touche "C"  L'ordinateur vous indique alors la position d'un avion ennemi, à vous de vous diriger vers lui et de tirer quelques salves, vous ne risquez rien, l'ennemi n'est pas d'une humeur combattante et finira systématiquement "au tapis"... du moins au joueur d'imaginer la scène car, une fois touché, l'avion ennemi disparaît aussitôt sans effet de piquer ou d'explosion et votre score s'incrémente de 1. vous aurez compris:  les phases de combats sont aussi monotones que le pilotage lui même.
Le décollage ne pose pas de soucis puisque l'avion est déjà en début de piste, dans l'axe, prêt pour son envol.  L'appui de la touche "1" augmente les gaz, il ne reste qu'a attendre que l'avion ait atteint la vitesse de 60 noeuds environ et de tirer sur le manche à soi , peu importe la manière d'exécution:  l'avion ne décrochera pas. Aucun risque de perdre la piste de vue puisque qu'il est impossible de modifier la direction de l'avion lors des phases de décollage et d'atterrissage.
Pour ceux qui ne disposent pas de manette de jeu, les directions de l'avion peuvent être prises au clavier grâce aux touches "E", "S", "D" et "X". Le "pilotage" est des plus rudimentaires: N'espérez pas avoir le vertige des loopings ou d'un virage à plus de 45% car la manoeuvre est impossible. La vitesse ne l'avion n'est variable qu'en fonction du régime moteur que vous donnez à l'aides de touches "1" et "2" en contradiction totale avec les règles de la gravité:  En piquet, l'avion ne prendra pas plus de vitesse, tirez à fond sur le manche et l'avion n'en perdra pas. Pour continuer à piloter dans l'absurde, il vous est possible de pratiquer une ascension constante et identique que votre avion soit mu à 10% ou 100% de sa puissance moteur... Bref, vous avez la sensation de piloter un fer à repasser.

Il est toutefois possible de détruire son avion, ce qui donne  un léger sentiment de vie à ce jeu et nous laisse imaginer qu'il est régit par quelques lois des airs: Veillez donc à ne pas pousser les gaz à leur maximum dans la phase de décollage et à rentrer les roues ensuite. Oui, votre avion est  "moderne": il dispose de roues escamotables: la touche "G" rentre le train d'atterrissage, l'opération inverse est obtenue par l'appui de la touche ";"'  Le frein de parking, actionné ou relâché par  la "G", vous sera utile dans la phase d'atterrissage appelée (?!?) par la  touche "L". Encore plus curieux: une fois la procédure d'atterrissage lancée, il sera impossible de la quitter pour reprendre  le vol. Vous devrez a-t-t-e-r-r-i-r !  L'usage des volets, actionnés par les touches "I" et "M", n'est pas réaliste car ils ne  fonctionnent que dans cette phase.

Le jeu propose la possibilité de choisir les conditions climatiques de vol: temps clair, pluvieux et neigeux. Ces conditions peuvent être choisies de façon aléatoire à l'écran d'accueil .

Le mieux est d'imaginer ce jeu non pas comme un simulateur de vol mais plutôt comme un jeu d'arcade. Et quand bien même dans cette optique, 4A Flyer reste un jeu où règne rapidement l'ennui et trop de libertés ont été  prises  concernant les conditions de vol...Est-ce le résultat malheureux d'un manque de place mémoire disponible? Le jeu tient dans une ROM de taille de 16 Ko. Une explication acceptable si ce jeu était sorti en 1982 où les composants ROM coûtaient fort cher, mais en 1986 leur prix avaient considérablement chuté permettant ainsi de concevoir des jeux plus élaborés pour un prix très raisonnable.


4A Flyer intéressera principalement les collectionneurs.


Référence cartouche: TRI-BDAF 
 

 



Contenu de ce site ©1999-2019 Fabrice Montupet